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Couverture de L'Assommoir

L'Assommoir

Dans l'« Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire » que constitue l'ensemble des Rougon-Macquart, oeuvre centrale de Zola, « L'assommoir » représente un point tournant de l'évolution de l'écrivain. Pour écrire ce septième livre de la série des Rougon, Zola poursuivit une enquête tenace, inlassable, apprenant l'argot, s'imprégnant totalement de ce petit monde des faubourgs qu'il voulait mettre en scène. Le résultat, c'est une oeuvre de vérité, le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l'odeur du peuple. L'auteur y peint la déchéance d'une famille ouvrière, axant son récit sur le personnage de Gervaise, fraîche jeune fille peu à peu minée par le théâtre de lâcheté qui l'entoure. Au bout de l'ivrognerie et de la fainéantise, il y a le relâchement des liens familiaux, la promiscuité, l'oubli progressif des sentiments honnêtes, puis comme dénouement la honte et la mort. « L'assommoir » apportera à l'écrivain le scandale et la célébrité. La bourgeoisie qu'il pourfendait se mit à acheter du Zola, alors que le peuple aimait la vitalité et le naturel de son oeuvre, malgré la condamnation morale qui semblait en émaner à l'époque. Ce livre n'est pourtant pas excessif, ni cruel, mais vrai. En fait, ce roman capital demeure aujourd'hui un des tableaux les plus exacts et vivants de cette société bouleversée par la révolution industrielle, et qui donna naissance au monde actuel. Il y eut également par la suite de nombreuses adaptations au cinéma, la plus célèbre étant sans doute Gervaise, film de René Clément sorti en 1956.